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3 août 2011 3 03 /08 /août /2011 21:10

Los Hermanos Sanchez … Magiciens des notes andalouses !

 

Los Hermanos Sanchez sera le 30 juillet à 21h30 au kiosque Sainte-Eugénie à Biarritz. Un duo d’excellence et le miel de la guitare flamenca qui a su séduire le public toujours plus nombreux, différent et comblé après leur passage. Des sonorités chaudes et émotionnelles qui appellent au voyage dans le cœur et l’âme de l’Andalousie. Une traversée dans l’univers vibrant de la musique latine qui laisse libre cours à la rêverie. Un récital marqué d’une exécution extraordinaire et originale qui en fait d’authentiques magiciens des notes andalouses et de grands interprètes de la scène flamenca. Les frères Celedonio et Ramon Sanchez, des musiciens d’exception que je me devais de rencontrer.

 loshermanossanchez-copie-1

 

APP : Buenos dias Celedonio et Ramon. Merci de vous présenter et de nous dire comment le style flamenco s’est intégré dans votre jeu musical et quel a été votre parcours « guitaristique »…

C : Nous sommes nés en Andalousie près de Séville et le flamenco a bercé notre enfance. Nous étions fascinés par la guitare. Moi, el niño Cele, je m’arrêtais de jouer quand notre voisin grattait sur sa belle guitare orangée Seguiriyas.

R : La fée guitare gentiment penchée sur notre berceau nous berçait sur des rythmes flamencos. Et c’est tout naturellement qu’après notre arrivée en France, après une parfaite formation à la guitare, le flamenco s’est imposé à nous parce que notre enfance s’est passée dans le cercle familial espagnol où tout s’exprime par la musique, où joies et peines de chaque jour jaillissent en coplas et cantares improvisés.

APP : Est-il vrai que pour la guitare flamenca, comme pour le swing manouche, il y a une technique particulière ?

R : Absolument, la guitare flamenca a une technique spécifique qui n’appartient qu’à elle comme alzapua, rasgueados, témolos flamencos, picados. Elle possède une grande richesse et mais également la difficulté, puisque toutes ces techniques viennent perfectionner cette classique que le jeu flamenco a déjà englobé.

C : Le flamenco se caractérise aussi par son flot de rythmes dont chacun a un langage propre et une structure distincte qui n’est pas facile à assimiler et qu’on appelle le compas. Mais il y en a d’autres, soit avec le pouce, soit avec la paume de la main ou encore avec ce que l’on appelle le golpe, ils font résonner la caisse. Le flamenco a extrêmement évolué sur le plan technique ; il est devenu véritablement instrumental. Le touché s’est raffiné pour atteindre une expression encore plus percutante.

APP : Depuis combien de temps existe votre duo ? Qui compose et qui écrit ? Parlez-moi également du ténor Charles Ferré, votre complice de toujours qui sera à vos côtés le 30 juillet à Biarritz…

C : Oh ! Mais depuis très longtemps. Ce duo c’est la passion de deux frères pour la musique flamenca. Une belle complicité de frères d’arme, frères de cœur et de sang. C’est Ramon qui compose, notamment la musique de nos deux CDs : Carabelas et Santa Cruz. Quant à notre ami de toujours Charles Ferré, brillantissime ténor du Capitole de Toulouse, il vient se joindre à nous pour certains concerts. Lui aussi a cette culture espagnole puisque de père andalou. Ensemble nous faisons le tour des grands succès de la musique espagnole et sud-américaine, comme en témoigne notre album Caminemos produit par Agorila.

APP : Quelles sont vos inspirations et quels sont les musiciens du flamenco dont vous vous sentez proches ? Quels sont les thèmes récurrents de votre musique ?

C : Notre jeunesse a été bercée par la guitare du grand maître Sabicas qui nous a quitté en 1990. Puis est arrivée l’immense Paco de Lucia et cela a été plus qu’une révélation, ce fut le choc passionnel et artistique car il a totalement révolutionné la guitare flamenca. Aujourd’hui le flamenco se joue différemment grâce à lui, et il a été le modèle et l’exemple à suivre. Dernièrement nous avons eu l’immense honneur de jouer ses compositions au Zénith de Pau, un grand moment dans notre carrière. Le flamenco est un art poétique qui exprime tous les sentiments de l’homme, tout ce qui touche à la nature humaine : l’amour, la joie, la peine, la passion, le désir… et la guitare est l’instrument le plus apte à exprimer tous ces états d’âme et cette mélancolie qui habite les andalous.

APP : Comment expliquez-vous que des musiciens qui font partie de la jeune génération s’intéressent au flamenco aujourd’hui ?

R : Tout simplement parce que le flamenco est un art universel qui fascine par sa richesse musicale, son pouvoir émotionnel et sa beauté.

APP : Le flamenco restera-t-il limité à la communauté espagnole ?

C : Pas du tout et heureusement ! Le flamenco est en train de s’ouvrir et il intéresse tout le monde, il n’y a qu’à voir comment le public est réceptif lors de nos concerts. Nous pensons que cet art a encore un grand avenir devant lui. Sachez que son début officiel date de 1783 sans le moindre écrit au départ, par transmission orale, et qu’il vient d’être classé au patrimoine immatériel de l’humanité en novembre 2010.

APP : Quels sont les projets de Los Hermanos Sanchez ?

R et C : Quelques concerts d’été dans le sud de la France et notamment au Pays basque en compagnie de Charles Ferré le 30 juillet et le 17 août à Biarritz, le 6 août à l’église d’Arbonne, le 21 août aux jardins d’Arnaga à Cambo. Nous préparons également le Stage International 2011 de guitare flamenco en Pays basque qui aura lieu à Biarritz du 22 eu 25 octobre prochain avec un concert au Colisée le dimanche 23. Puis nous préparerons un nouvel album en 2012.

 

Los Hermanos Sanchez, c’est à la fois, l’eau, le feu et le sang : les dignes héritiers de la grande tradition flamenca espagnole. Tels des toreros dans l’arène ils conquièrent les spectateurs pour les emmener pas à pas dans un monde de lumière et de séduction. L’harmonie de deux guitares flamencas.

 

Los Hermanos Sanchez et Charles Ferré – 30 juillet à 21h30 – Kiosque de la place Sainte-Eugénie à Biarritz.

Renseignements pour le stage du 22 eu 25 octobre au : 05 59 …

 

Article paru dans ‘la Semaine du Pays Basque’ du 29 juillet au 4 août 2011.

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L'ECRITURE... MA PASSION

alain-pierre pereira

 

Ma profession de journaliste culturel me permet de faire de belles rencontres artistiques dans diverses disciplines, et mes seules motivations sont spontanéité, probité, et sincérité. Mon but n'est pas de me montrer souple ou indulgent, et encore moins celui d'être virulent ou acrimonieux (sauf dans certains cas). Mes jugements seront rarement dans la négativité. Si je ne suis pas dans l'attrait ou la fascination, je préfère ne pas en parler ; pour la simple raison : le respect du travail apporté. Lucide que "toute création" signifie de mettre son énergie (car tout créateur au prime abord donne ce qu'il a de meilleur). En un mot, la seule raison de ce blog, est de vous faire partager mes coups de cœur, mes enthousiasmes, voire mon admiration et ma tendresse pour les artistes.

Alain-Pierre Pereira.

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