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2 septembre 2013 1 02 /09 /septembre /2013 22:51

Le Temps d’Aimer… Biarritz mène la danse avec brio.

 

C’est un grand festival de la danse, celui du Temps d’Aimer la Danse. Celui qui permet de vivre tous ensemble, des moments pleins d’émotion, d’échange et de passion. Permettre aux amoureux de la danse et aux néophytes, de tous ^âges et de toute culture, de se réunir à Biarritz pour y vibrer au rythme de la danse. Créé il y a 23 ans, ce festival est devenu l’une des plus importantes manifestations chorégraphiques de l’Hexagone. Attirant chaque année un public toujours plus nombreux, parce que son chorégraphe Thierry Malandain et ses partenaires artistiques n’ont jamais failli dans le choix des compagnies de danse invitées. J’ai rencontré sa chargée de communication Eloixa Ospital et le chorégraphe Thierry Malandain.

 

TEMPS-AIMER.jpg

APP : Le Festival Le Temps d’Aimer la Danse est-il à la hauteur de ses espoirs mis il y a 23 ans : faire de la danse un art majeur ?

EO/TM : La danse est un art majeur qui bénéficie au Pays basque d’un public fidèle, mais elle est aussi victime d’à-priori. Il faut donc sans cesse convaincre qu’elle peut surprendre et plaire au plus grand nombre. A chaque nouvelle édition, la fréquentation est sensiblement en hausse, ce qui doit signifier que nous sommes sur la bonne voie.

APP : Comment a été conçue la programmation de cette 23ème édition ?

EO/TM : Le maître mot du festival est « éclectisme ». Comme chaque année, nous essayons de conjuguer toutes les tendances, toutes les esthétiques. L’important est de programmer des troupes, des artistes confirmés, mais aussi de jeunes compagnies d’Aquitaine, du Pays basque ou d’ailleurs. Egalement de proposer des spectacles inédits en France. C’est le résultat d’un long travail. Au final, il s’agit de composer une sorte de menu qui donne envie de goûter un peu de tout. Le Festival, c’est le temps des « mets » en quelque sorte (rires).

APP : La danse est-elle un patrimoine et une richesse à Biarritz ?

EO/TM : L’histoire chorégraphique de Biarritz est d’une richesse insoupçonnée. En effet, depuis le Second Empire jusqu’à aujourd’hui, un grand nombre d’artistes de la danse sont venus à Biarritz pour s’y produire ou tout simplement pour y séjourner le temps d’un été. Pour certains, il s’agissait d’un rituel annuel. Dès lors, à sa mesure, la ville de Biarritz peut ^être considérée comme un capitale de la danse.

APP : Sans éveiller la jalousie, citez-moi trois ou quatre coups de cœur de ce Festival…

EO/TM : Il est très difficile de choisir tant les styles, les esthétiques et les histoires racontées par les chorégraphes sont différentes. Alors peut-^être le chorégraphe brésilien Samir Calixto qui se réapproprie les célèbres 4 saisons de Vivaldi dans un magnifique duo. Il fait partie de cette nouvelle génération de chorégraphes qui écrit régulièrement pour le Nederlands Dans Theater. Il vient d’ailleurs de remporter avec cette pièce, l’un des prix les plus prestigieux dans le monde de la danse. Toujours dans les compagnies qui viennent pour la première fois, celle belge de « Opinion Publique ». Celle formée par des danseurs qui se sont rencontrés chez Maurice Béjart et qui ont eu envie de poursuivre ensemble l’aventure, en s’inscrivant justement dans l’héritage de Béjart. Excellents danseurs, ils abordent avec un grand humour, les dérives de l’art contemporain parfois trop nombrilistes. Le génial Foofwa d’Imobilité, sacré comme le nouveau Barychnikov, égérie de Merce Cunningham, qui retrace son histoire de la danse comme dans un one man show vitaminé. Et enfin, Hervé Koubi, qui, après avoir découvert tardivement ses racines algériennes, a travaillé avec des danseurs de hip hop et de capoeira algériens et burkinabés. Inspiré du livre de Yasmina Kadra, « ce que le jour doit à la nuit », il nous raconte une histoire de liens mêlés, de ponts et de rives.

APP : Esprit curieux. Programmer « Tragédie » d’Olivier Dubois, qui succèdera à Carolyn Carlson au Centre Chorégraphique National Roubaix Nord-Pas-de-Calais, où 18 danseurs sont entièrement nus, ne craignez-vous pas un choix pour les puristes ? Ou surprise, un évènement marquant ?

EO/TM : « Tragédie » risque d’^être effectivement l’un des temps forts du Festival. Neuf hommes, neuf femmes, nus en marche. Mais il ne faut pas voir dans cette nudité de la provocation, ni un effet de manche. Les vêtements renvoient inévitablement à des codes sociaux, ils sont des marqueurs. Alors le chorégraphe a choisi la nudité pour simplement aborder dans le fond, la question de l’Humanité. Les danseurs marchent, marchent, se frottent, s’engagent, c’est d’entre les pas de chacun, par nos engagements que surgira cette humanité. Parce que le simple fait d’^être un homme ne fait pas l’Humanité, voilà la tragédie de notre existence. Olivier Dubois signe là une pièce manifeste, hypnotique qui effectivement est l’évènement marquant. Il nous assène un uppercut esthétique et émotionnel. Créé en Avignon l’année dernière, il est encore dans tous les esprits. Et c’est bien la marque du Temps d’Aimer d’offrir à son public, des spectacles très différentes qui font l’actualité de la danse d’aujourd’hui. Dans le Temps d’Aimer, il y en a pour tous les goûts, tous les styles, mais tous les spectacles se distinguent par leur grande qualité.

 

INFOS PRATIQUES

 

Des tarifs pour toutes les bourses : Etudiants, intermittents, demandeurs d’emploi, bénéficiaires du RSA : 12€

Et pour profiter pleinement du Festival, choisissez les formules suivantes :

Formule 2 spectacles : 40€

Formule 4 spectacles : 64€

Formule 6 spectacles : 84€

Formule 10 spectacles : 120€

Billetterie en ligne : www.letempsdaimer.com

Gare du Midi : billetterie et accueil du festival à partir du lundi 2 septembre

 

Article paru dans ‘la Semaine du Pays Basque’ du 30 aout au 5 septembre 2013.


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L'ECRITURE... MA PASSION

alain-pierre pereira

 

Ma profession de journaliste culturel me permet de faire de belles rencontres artistiques dans diverses disciplines, et mes seules motivations sont spontanéité, probité, et sincérité. Mon but n'est pas de me montrer souple ou indulgent, et encore moins celui d'être virulent ou acrimonieux (sauf dans certains cas). Mes jugements seront rarement dans la négativité. Si je ne suis pas dans l'attrait ou la fascination, je préfère ne pas en parler ; pour la simple raison : le respect du travail apporté. Lucide que "toute création" signifie de mettre son énergie (car tout créateur au prime abord donne ce qu'il a de meilleur). En un mot, la seule raison de ce blog, est de vous faire partager mes coups de cœur, mes enthousiasmes, voire mon admiration et ma tendresse pour les artistes.

Alain-Pierre Pereira.

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