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12 novembre 2010 5 12 /11 /novembre /2010 01:38

Autour du Festival de Saint-Jean-de-Luz (jusqu'au 16 octobre)...

 

C'est parti pour le 15ème Festival International des Jeunes Réalisateurs. Comme l'affirme son délégué artistique Patrick Fabre : "C'est une joie de se retrouver à Saint-Jean-de-Luz au Sélect pour fêter à nouveau le cinéma et ses jeunes réalisateurs." J'ai eu la faveur d'une rencontre avec deux membres du jury et un acteur : Valérie Kaprisky, Fabien Oteniente, et Gilles Lellouche.

 

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APP : Bonjour Valérie. Comment s'est passée votre première rencontre avec le jury ?

VK : Formidable. Je connais la plupart des jurés et son président Claude Brasseur avec lequel j'ai tourné. Ravie d'être à ce 15ème Festival International des Jeunes Réalisateurs.

APP : Quel témoignage souhaiteriez-vous apporter pour ce festival ?

VK : C'est la deuxième fois que je suis invitée par Patrick Fabre et c'est un plaisir de revenir à Saint-Jean-de-Luz. Comme dit Claude Brasseur, c'est toujours émouvant et sincère de présenter une première oeuvre, celle qui vous donnera l'occasion de remarquer les talents de demain.

APP : Selon vous quelle est la légitimité d'un juré ?

VK : Dès le départ, je sais que les appréciations, bonnes ou mauvaises, font parties de la règle du jeu. Je ne suis pas celle qui juge, préférant parler des films que j'ai aimés, pour qui j'ai eu le coup de coeur. Reprocher, censurer, cela ne m'anime pas, j'ai trop de respect pour celui qui crée.

APP : Redoutez-vous des dissensions ?

VK : Chacun agira selon son sentiment, aura son émotion. J'espère avoir un film à défendre avec ferveur. Nous agirons comme des êtres policés, sans faire de jeu de mot (rires).Il m'est arrivée d'être déçue sur des choix, et de dire que lorsque l'on croit en un film non récompensé, sa carrière ne s'arrêtera pas pour autant. L'avis du public est important.

APP : Qui sont les jeunes réalisateurs avec qui vous aimeriez tourner ? Avez-vous des projets ?

VK : La liste est trop longue. Je rêve de tourner pour Jacques Audiard. Hélas, aucun projet dans l'immédiat, j'ai eu deux réponses négatives et j'en suis triste, c'est la dure loi du métier (rires).

 

APP : Bonjour Fabien. Comment avez-vous été sélectionné pour être juré ?

FO : Patrick Fabre que j'avais rencontré à Cannes m'avait longuement parlé de ce festival. J'ai répondu présent lorsqu'il m'a appelé. Je suis fier d'être un des jurés et de retrouver quelques camarades.

APP : Que pensez-vous de ce festival ?

FO : Je n'en suis qu'à mi-parcours, donc trop tôt pour tirer une conclusion. Ayant été juré dans divers festivals de comédies, je dois dire que celui-ci est très bien structuré et soutenu par un féru du 7ème Art. C'est formidable, car ce festival est majeur, constitutif, qui permet de voir des films différents, éclectiques, bien souvent intéressants. Il a une maturité qui m'intercepte.

APP : Une aisance de passer du rôle de réalisateur à celui de juré ?

FO : Le réalisateur que je suis aime le cinéma et découvrir le film des autres. Je côtoie et vis parmi les techniciens, producteurs, comédiens... Passer d'une veste à l'autre n'est pas un handicap. Sincèrement, mon rôle n'est pas périlleux, il est plutôt heureux.

APP : Quels souvenirs gardez-vous des festivals ?

FO : La nostalgie des tout premiers de Cannes où je rêvais de gravir les fameuses marches et fouler le tapis rouge. Hélas, mes films ne sont pas plébiscités dans ce genre de manifestation. J'adore les festivals parce qu'ils vous présentent des films divers et de nationalités différentes.

APP : Qui sont les acteurs avec lesquels vous aimeriez travailler ? Ainsi que les nouveaux réalisateurs ? Vos projets ?

FO :Tourner avec la sublime et talentueuse Julia Roberts ! Javier Bardem, Pénélope Cruz, ceux du film "Les petits mouchoirs" de Guillaume Canet (que j'ai hâte de voir). Il y a une fraîcheur dans cette génération qui me plaît. Léa Drucker, une actrice qui peut tout jouer. Matthieu Amalric, mon ami Philippe Guillard (réalisateur du film "le Fils à Jo") avec lequel j'écris depuis dix ans, avec qui je partage joie, peine, des moments d'écriture douloureux. Nous sommes comme "deux frères" et je crois en lui. Je vais réaliser un film avec Alain Chabat pour qui j'ai une grande admiration.

APP : Quels sont vos lieux de flânerie au Pays basque ?

FO : Le Pays basque intérieur que je parcours à vélo, l'Espagne où j'entends d'autres sons, une autre langue. La grande balade à Saint-Jacques-de-Compostelle faite en dix étapes. Le Petit Bayonne et ses cafés animés où l'on regarde le match de rugby en buvant des petits coups. Mon professeur Lee Strasberg de l'Actor Studio nous disait que la meilleure école de comédie, c'est la terrasse d'un café. Il y a aussi la Cathédrale de Bayonne, les promenades le long de la Nive et de l'Adour. J'ai un amour pour la Côte basque.

 

APP : Bonjour Gilles. Par quel hasard vous trouvez-vous à ce festival des jeunes réalisateurs ?

GL : (ndlr:Gilles a l'esprit espiègle). J'ai fait la Nouvelle Star, ça s'est bien passé, j'ai bien chanté et j'ai eu de bonnes notes (rires). Bon, je redeviens sérieux. J'avais croisé il y a 4 ou 5 ans, Fred Cavayé, réalisateur, qui m'avait parlé de celui-ci. Fait extraordinaire, je suis dans le film qu'il défend "A bout portant".

APP : Que ressent-on lorsqu'un film dans lequel on joue est nominé ?

GL : De la joie, parce qu'il concrétise un rêve d'enfant. Je suis un grand fan du cinéma des Belmondo, Ventura, Noiret et autres, ainsi que le cinéma américain. Donc l'enfant en moi est content de l'adulte qu'il est devenu, toujours fou de ce métier et des acteurs.

APP : Quels peuvent être la force et l'avantage d'un festival comme celui-ci ?

GL :Personnellement, je ne suis pas un compétiteur, je n'accorde pas une grande importance aux prix. Ce qui m'exalte, c'est qu'on y présente des premières oeuvres faites avec sincérité et enthousiasme.

APP : Qu'est-ce pour vous un juré ?

GL : Celui qui défend un film avec passion, objectivité, neutralité, car nous avons des points de vue différents. Nous sommes tous critiques que ce soit pour le cinéma, la musique, la politique et même envers nos amis (rires). Juré ne veut pas dire systématiquement censeur, détracteur.

APP : Qui sont les nouveaux réalisateurs avec lesquels vous aimeriez tourner ?

GL : J'ai eu la chance de travailler avec certains que j'aime et qui ont un grand talent, comme Cavayé, Canet, Richet, Klapish. Je rêve de jouer pour Jacques Audiard, mais j'ai l'impression que cela ne sera pas pour demain(rires)... On a des cinéastes émérites en France qui ont beaucoup de mal à monter leur film au profit de mecs qui aiment le cinéma comme moi j'aime la plomberie ; ces réalisateurs qui font des films qui ressemblent à des parcs d'attraction. Donc, mon souhait serait que les doués puissent faire leur film librement et sans contrainte.

 

Article paru dans 'la semaine du Pays Basque" du 15 au 21 octobre 2010.

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L'ECRITURE... MA PASSION

alain-pierre pereira

 

Ma profession de journaliste culturel me permet de faire de belles rencontres artistiques dans diverses disciplines, et mes seules motivations sont spontanéité, probité, et sincérité. Mon but n'est pas de me montrer souple ou indulgent, et encore moins celui d'être virulent ou acrimonieux (sauf dans certains cas). Mes jugements seront rarement dans la négativité. Si je ne suis pas dans l'attrait ou la fascination, je préfère ne pas en parler ; pour la simple raison : le respect du travail apporté. Lucide que "toute création" signifie de mettre son énergie (car tout créateur au prime abord donne ce qu'il a de meilleur). En un mot, la seule raison de ce blog, est de vous faire partager mes coups de cœur, mes enthousiasmes, voire mon admiration et ma tendresse pour les artistes.

Alain-Pierre Pereira.

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