FETE SA 1000ème PARUTION !!!
Interviews croisées de Roland Machenaud, fondateur de « la Semaine du Pays basque » et d’Hubert De Caslou, éditeur du titre.
Roland Machenaud, dans quelle circonstance avez-vous lancé la semaine du Pays basque, il y a 20 ans ? C’était un pari audacieux d’autant qu’il y avait eu des expériences précédentes qui s’étaient toutes les cassées la figure…
Tout à fait ! C’était des circonstances objectives et subjectives. Objectives parce qu’il n’y avait pas de journal à proprement parler au Pays basque, c’est-à-dire fait au Pays basque pour les gens du Pays basque. La première chose que j’ai faite pour créer ce journal a été de me rendre aux archives de Bayonne et d’aller voir ce qui s’était passé dans la presse au cours du dernier siècle. J’ai été très surpris parce qu’au début du XXe siècle, il y avait une dizaine de jours ici au Pays basque, alors qu’au moment de mes recherches, il n’y en avait plus… en tout cas, plus de journaux qui étaient faits à partir du Pays basque pour le Pays basque. Mon pari était celui-là ! D’autre part, pour des raisons personnelles, je voulais revenir au Pays basque. Je vivais aux États-Unis où j’ai dirigé la filiale industrielle d’une société française, ce qui a été une parenthèse de six ans dans ma vie de journaliste. Je suis revenu ici avec ce projet de créer un hebdomadaire pour le Pays basque. Un hebdomadaire parce que c’est moins lourd qu’un quotidien et que c’était dans mes possibilités capitalistiques, professionnelles et techniques.
Pourquoi la semaine du Pays basque a-t-elle marché ? Pour qu’un journal fonctionne, il faut avant tout rencontrer ses lecteurs. Est-ce que cela marché fort dès le départ ?
Dans « entreprise de presse » il y a aussi le mot « entreprise », c’est-à-dire qu’il faut un bon business plan. La préparation de ce business plan avec des experts-comptables, des personnes du marketing, les journalistes, etc., a pris un an. Nous avons travaillé très sérieusement ce dossier. C’est le premier point. Le deuxième point et qu’il y avait aussi une attente ; on arrivait sur un marché avec une attente forte. Mais s’il y a eu du succès, c’est non seulement parce qu’il y avait une attente mais aussi parce que plein de gens ont joué le jeu, notamment les dépositaires et les diffuseurs. Je tiens à le dire ! Les 300 points de vente ont été quelque chose de fondamental, tout comme l’imprimerie de « El Diaro Vasco » qui nous a beaucoup aidés au départ. Je tiens à remercier fondamentalement parce que sans Maurice Touraton et ses diffuseurs, son imprimerie, sans toutes ces personnes, ce projet n’aurait pas existé ! À ces éléments, il convient d’ajouter la qualité de l’équipe commerciale dirigée par Jean-Philippe Etchevers ainsi que la rédaction emmenée par Mixel Esteban, avec des plumes reconnues comme celle de Txomin Laxait. La Semaine a aussi été un tremplin pour de nombreux journalistes à la carrière formidable comme Anne-Sophie Lapix qui est écrit ses premiers papiers chez nous en juillet 1994. J’en profite pour saluer le dernier quart encore en activité au sein de l’équipe : l’éminent Alexandre de la Cerda, le dynamique Fred Fort, l’imaginatif Philippe Tastet et la souriante Isabelle Marty. Enfin dans ce type d’entreprises, la réussite passe aussi par un coup de pouce de la chance : pour la Semaine, cela a été la riche actualité liée à l’affaire Destrade qui a boosté les ventes. Encore une fois, je crois aux médias et à la presse écrite, à son avenir même s’il y a des difficultés aujourd’hui, notamment de la presse écrite locale et régionale. Mais elle ne marche pas si mal que ça, la preuve en est – et j’en suis ravi - qu’Hubert De Caslou est là aujourd’hui et que nous sommes ensemble pour fêter ce millième numéro. Ce sont 20 ans de presse réussi au Pays basque grâce à ceux qui l’ont créée mais aussi grâce à ceux qui la font évoluer aujourd’hui comme Hubert de Caslou. C’est un produit vivant ! Si nous avons réussi, c’est que les gens du Pays basque aiment bien ce journal fait pour eux par des gens ici au Pays basque.
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Hubert de Caslou, vous avez racheté la semaine du Pays basque à Sud-Ouest, il y a maintenant quatre ans. C’est parce que vous aimez le risque et l’aventure que vous vous êtes lancé dans cette histoire folle ?
Effectivement, quand ils décident de s’en séparer, j’étais un administrateur autour d’une table du groupe Sud-Ouest. Et on peut dire que des petits dossiers comme la semaine du Pays basque sont invisibles… Mais par le plus grand des hasards, je découvre alors que ce titre est dans une situation extrêmement difficile au niveau économique, et qu’il peut disparaître. Et là, cela déclenche en moi quelque chose d’irrationnel et d’insensé. Je décide de me porter candidat, parmi d’autres, à la reprise de ce titre qui est dans une situation économique catastrophique depuis de nombreuses années. Oui, j’éprouvais comme une angoisse de voir ce titre risquer de disparaître alors que j’aime le Pays basque parce que je le connaissais depuis déjà bien des années, moi le Breton. Certes, c’était bien un pari un peu fou que de relancer ce titre que je ne connaissais alors pas bien.
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(Extraits de l'interview de Jean-Philippe Ségot).
Ils font le journal ...
Ce qu'ils pensent du journal ...
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