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2 juillet 2012 1 02 /07 /juillet /2012 22:03

HK & Les Saltimbanks : je suis un citoyen du monde.

 

HK.jpgFils de l’immigration, Haddadi Kaddour dit HK nous livre un opus riche en paroles et preuve d’une grande maturité avec son 2ème album « Les temps modernes ». Un artiste qui parle pour toute une génération de français d’origine maghrébine. A travers ses textes, il illustre adroitement et intelligemment l’union entre deux mondes : celui de ses origines et celui de l’Occident. Le résultat est cet heureux mariage : un interprète généreux et charismatique en diable. Il sera à Hélette le 1er juillet à 21h30 dans le cadre du Festival EHZ. Un sympathique entretien avec ce citoyen du monde qui commence à prendre une place essentielle dans le paysage musical français.

 

APP : HK voudrais-tu te présenter à nos lecteurs ?

HK : je suis Haddadi Kaddour, plus connu sous mon nom d’artiste HK. Je suis né et j’ai grandi à Roubaix cité ouvrière du nord de la France, et je suis le chanteur du groupe HK & Les Saltimbanks.

APP : Quels sont les musiciens qui t’accompagneront le 1er juillet au Festival EHZ à Hélette ?

HK : Comme moi, mes camarades Saltimbanks sont eux aussi pour la plupart roubaisiens d’origine. Il y a Jeoffrey à l’accordéon, Seb à la batterie, Eric à la basse, Meddhy à la mandoline, Jimmy à la guitare. Et Saïd un comédien saltimbanque qui vient nous aider à mettre un joyeux bordel sur scène, bien que notre musique soit engagée, elle est aussi festive. Notre crédo : une révolte joyeuse et en mouvement. En termes de couleur, notre musique est empreinte de Hip Hop, de chanson française, de châabi, de blues et de reggae. On définit notre musique comme étant nomade. On se définit avant tout comme des citoyens du monde.

APP : Lors de ton concert, tu interprèteras des chansons de ton 2ème album « Les temps modernes », (petit clin d’œil au grand Chaplin), mais aussi un album qui nous embarque dans un voyage sans frontière. Voudrais-tu nous en dire plus ?

HK : Ce 2ème album qui est sorti en mai dernier chez Blue Line/Pias porte le nom d’une chanson que nous interprétons. En fait, j’aime cette idée de conteur urbain. On raconte notre époque, on chante notre époque. Donc c’est presque un « cliché » un « instantané » sur certaines histoires de notre époque.

APP : Considères-tu la scène comme un exutoire, plus généralement, est-elle pour toi une sorte de liberté chérie ?

HK : la scène c’est surtout notre jardin. C’est « chez nous ». C’est là qu’on prend vie. Que nos mots prennent vie. Que nos idées prennent vie. Que nos chansons résonnent. C’est là que notre univers s’installe comme on plante un décor. C’est là qu’on tripe en espérant faire triper le public devant nous.

APP : Tes textes dénoncent d’une certaine façon une société de plus en plus débattue. Tu assumes donc être un chanteur engagé ? Sont-ils aussi le reflet d’une identité ?

HK : Mon identité est internationale. Je dirai même internationaliste. Ma communauté, c’est une communauté de valeur, de combats, d’idéaux. Et c’est ce que j’essaie de véhiculer dans mes chansons.

APP : Des textes qui véhiculent aussi des messages d’humanité. Selon toi, un artiste doit non seulement divertir, mais aussi dénoncer ?

HK : Chacun sa vision du rôle de l’artiste. Moi, je considère qu’on est privilégiés. On vit de notre passion, nos vies sont faites de rencontres, de voyages. Je crois que d’une certaine manière, tout ce que la vie nous donne à nous saltimbanques, il faut qu’on la lui rende. Nous, on le fait en véhiculant tous ces combats qui nous touchent, qui nous parlent. En profitant de notre « audience » pour pouvoir semer ici et là quelques graines de révolte, de résistance, d’espoirs, d’utopies. En faisant notre part du travail.

APP : Es-tu un chanteur qui prend des risques ? Dirais-tu « ça passe ou ça casse, mais pas de regret » ?

HK : En fait, on prend certainement des risques, mais pour être honnête, on n’y fait pas attention. On marche au feeling. Si quelque chose nous touche, nous indigne, et qu’on sait que de notre place on peut participer à un combat qui s’engage, on le fait naturellement sans réfléchir. Après, c’est sûr que ça a pu nous fermer des portes dans notre parcours, mais on s’en fout un peu.

APP : Quand on dit que ta musique est faite pour chanter et danser, mais aussi pour se lever et avancer, toi tu en penses quoi ?

HK : C’est ce que je te disais au début, une révolte joyeuse et en mouvement. C’est nous ! (rires).

APP : Penses-tu avoir atteint certains de tes objectifs ?

HK : On est tous pareils : le jour à on pense les avoir atteints, on s’en fabrique de nouveaux. Pensant que le jour à on n’avance plus, on meurt.

APP : Quel a été ton dernier coup de gueule ?

HK : L’histoire de l’accord de forage en Guyane par Shell après le remaniement ministériel. L’ancienne ministre de l’écologie était résolument contre ! Le poids des lobbies encore et toujours ; le changement, on dirait que ce n’est pas pour maintenant !!!

APP : Quel serait ton mot de la fin ?

HK : On ne lâche rien !

 

HK et Les Saltimbanks – dimanche 1er juillet à 21h30 – Festival EHZ à Hélette

Tarifs : 17 et 20€

Réservations : 05 59 70 20 08

 

Article paru dans ‘la Semaine du Pays Basque’ du 29 juin au 5 juillet 2012.

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L'ECRITURE... MA PASSION

alain-pierre pereira

 

Ma profession de journaliste culturel me permet de faire de belles rencontres artistiques dans diverses disciplines, et mes seules motivations sont spontanéité, probité, et sincérité. Mon but n'est pas de me montrer souple ou indulgent, et encore moins celui d'être virulent ou acrimonieux (sauf dans certains cas). Mes jugements seront rarement dans la négativité. Si je ne suis pas dans l'attrait ou la fascination, je préfère ne pas en parler ; pour la simple raison : le respect du travail apporté. Lucide que "toute création" signifie de mettre son énergie (car tout créateur au prime abord donne ce qu'il a de meilleur). En un mot, la seule raison de ce blog, est de vous faire partager mes coups de cœur, mes enthousiasmes, voire mon admiration et ma tendresse pour les artistes.

Alain-Pierre Pereira.

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